Playlist Paixao Hall #1

Paixao Hall partage sa première Playlist pour un vol aux nombreuses escales !

Embarquement : Playlist Paixao Hall #1 Pour oreilles averties. Los Angeles - São Paulo - Luanda 

1. So Danço Samba Joao Gilberto / Stan Getz
2. Vai Vadiar Multi Interprètes
3. Strike Up the Band Stan Getz / Chet Baker
4. Komba Buraka Som Sistema
5. Bossa Antigua Paul Desmond
6. Cama, Mesa, E Banho De Gato Samba orchestra
7. My funny Valentine Chet Baker / Gerry Mulligan 
8. Morena De Angola Clara Nunes
9. Blue In Green Miles Davis / Bill Evans
10. Serenata a Angola Paulo Flores

Jazz à Roland Garros

Pour sa nouvelle édition le Sunset hors les murs et la Fédération Française de Tennis présentent  le festival " Jazz à Roland Garros, spécial Italie ". De janvier à mai 2012, les meilleurs Jazzmen transalpins défieront sur le court, Roger Federer, Rafael Nadal, Andy Roddick et autres Gustaco Kuerten !

Aldo Romano
21/01 Aldo Romano Quartet "Tribute to Don Cherry" featuring Henri Texier (cb) / Fabrizio Bosso (tp) / Géraldine Laurent (sax). Hommage à l'oeuvre du multi-instrumentiste Don Cherry, missionnaire d'une musique sans frontières et d'une liberté excédant modes et étiquettes.

11/02 Daniel Humair (bat) / Rosario Giuliani (sax) / Mauro Carnago (cb) Le triptyque parfait qui combine sens du lyrisme, goût et rigueur de l'échange, appétit de nouvelles aventures entre tradition et modernité. 

02/03 Enrico Pieranunzi (p) / Scott Colley (cb) / Antonio Sanchez (bt) Un mythe vivant. Enrico Pieranunzi est probablement l'un des pianistes européens les plus originaux et les plus passionnants.

05/05 Giovanni Mirabassi "Adelante" (p) Biberonné de Monk et Chopin, sevré d'Enrico Pieranunzi et de Keith Jarett, Giovanni Mirabassi s'impose depuis une dizaine d'années.

Jazz à Roland Garros Sunset Sunside Jazz Club
Musée de la Fédération Française de Tennis
Stade Roland-Garros (Porte des Mousquetaires)
2, avenue Gordon-Bennett 75016 Paris



Seu Jorge ... "Votre Jorge" !


Simple chauffeur de bus de la zone ouest de Rio, Mané Galinha (Manu le tombeur) tombe de force dans l'enfer du trafic de drogue carioca en voulant se venger du viol de sa femme par l'incontrolable Zé pequeno,, maître du trafic de la favela. Ce rôle, incarné à merveille par Seu Jorge dans " A cidade de deus " n'est pas une totale fiction pour ce dernier, qui, à 10 ans, enchaînait les petits boulots à Rio où il côtoyait quotidiennement la violence des favelas.

Film glaçant de violence et d'humanité, " A cidade de deus " est devenu le phénomène incontournable du cinéma brésilien, auréolé d'une foule de récompenses. Non seulement, Seu Jorge est un excellent acteur dans le rôle de Mané Galinha, mais il a aussi composé la bande originale du film. Un de ses mélanges funk-samba déroutant, contraste de violence et de joie qui marque le film autant, voir plus, que les images.
                                                    
                                                  A cidade de Deus, bande annonce :



Jorge Mario da Silva de son vrai nom n'est pas un débutant. D'abord membre éminent de Farofa Carioca, groupe très populaire auprès des jeunes brésiliens dans les années 1990, il entame une carrière solo en 2001 avec l'album " Samba Esporte Fino " qui le propulse superstar au Brésil. En 2005, il sort le mélancolique " Cru " produit par Grindo da Parada, le concepteir des complis' Postonove de la Favela chic, Le club parisien do Brasil. Un an plus tard c'est l'immense succès de " é isso ai " en duo avec Ana Carolina. En 2007, c'est l'audacieux " América Brasil o Disco " Où samba et rock s'apprivoisent gaîment.

Le cinéma tient une place importante dans la vie du carioca. Initié très tôt au théâtre, il rencontre le clarinettiste Paulo Moura qui lui permet de participer à plus de vingt représentations au théâte de l'Université de Rio de Janiero en tant qu'acteur et chanteur. Il joue aussi dans de nombreux films comme " A vida aquatica " où il interprète Pelé Dos Santos, un chanteur fou qui reprend des classiques de David Bowie en portugais. 

Après s'être entouré du tio Almaz en 2010, Seu Jorge revient en solo avec quatrième opus "  Musicas para Churrasco ", c'est un moment de convivialité où tout le monde se retrouve , du plus intimiste " Quem nao Quer Sou Eu " au plus festif " Olê Olê ". Le talent de Seu séduit à tous les niveaux. David Bowie, réfractaire à l'utlisation de ses chansons pour la bande annonce de " A vida aquatica ", chavire puis rencontre le jeune carioca. Insolent ce Seu. Impossible de coller une étiquette à cet ovni de la musique brésilienne. Il passe du théâtre au cinéma et à la chanson avec brio. Il faut dire que chez lui, le talent, c'est de famille. Son cousin n'est nul autre que le sambiste Dudu Nobre.

Auteur, compositeur, interprète, acteur, le " Ben harper brésilien " comme certain le surnomme, n'est plus un débutant. Il se révèle de plus en plus prometteur, les deux prochains volumes de " Musicas para Churrasco " sont attendus avec impatience...


                                                    "A Doida", Musicas para Churrasco



Voir : Site officiel du film Cidade De Deus
Ecouter : Discographie Deezer de Seu Jorge


Par C. Pestana

Sonny Rollins, la classe à l'américaine


Barack Obama applaudit des deux mains, tout les regards se tournent vers Sonny Rollins. La scène pourrait sembler presque anodine si elle ne se déroulait pas dans la grande salle de concert du John F. Kennedy Memorial Center for the Performaing Arts de Washington. Ce soir de décembre, le glorieux édifice, dessiné par le moderniste Edward Durell Stone, accueille le gotha américain pour rendre hommage aux artistes qui ont contribué à la richesse culturelle des Etats Unis.

Cheveux blanc soigneusement peignés en arrière, barbe finement taillée, noeud papillon et lunettes de soleil, le jazzman a la voix feutrée jubile. A ses côtés, la chanteuse de Brodway Barbara Cook, le crooner Neil Diamond, le violoncelliste Yo-Yo Ma et l'actrice aux deux Oscars Meryl Streep acquiescent respectueusement.  Au premier rang, Michèle Obama se dresse pleine d'admiration. Ravi Coltrane, le fils du saxophoniste ténor John Coltrane a fait le déplacement. Non loin, le couple Clinton salue la performance. Le vieux sage impressionnait déjà les amateurs passionnés, par sa carrière rarement égalée dans l'histoire du Jazz, autant que pour sa qualité de jeux, son don mélodique et ses talents d'improvisateurs. A plus de 81 ans, il force le respect de l'Amérique entière.


L’éloge est amplement méritée. Si Sonny Rollins a pour principal mérite d'être l'un des rares survivants de la grande époque du Jazz, il n'en est pas moins l'un de ses rois majestueux. Sonny le colosse, Rollins l'increvable. Depuis l'année 1956 et son terrible Saxophone Colossus, le saxophoniste ténor n'a jamais cessé d'explorer les champs musicaux et de porter jusqu'à l’apothéose ses qualités d'instrumentistes. Disciple de Thelonious Monk et admirateur de Charlie Parker, le gamin de la Grosse Pomme grandit non loin des temples de la musique noire new-yorkaise que sont Le Savoy et l'Apollo. Il fait aujourd'hui figure de maître incontesté et de grand prophète de l'ère post-bebop. Sonny Rollins a traversé plus d'un demi-siècle de musique, bravé toutes les modes, survécu à Stan Getz et frôlé la mort à l'âge de 71 ans, s'échappant de justesse de son appartement, voisin du World Trade Center, un certain 11 septembre 2001, avec seulement son saxophone ténor à la main. Alors oui, l'inépuisable Jazzman méritait bien une récompense de plus à entreposer aux côtés du Down Beat Jazz Hall of Fame de 1973 ou du National Endowment for the Arts de 1983, près de son Polar Music Prise de 2007. 


L'actuel Président des Etats-Unis a consacré l'ultime Pape du Jazz, saluant "l'un des plus grands improvisateurs de l'histoire du jazz". Barack Obama s'est déclaré stupéfait par le souffle de Sonny Rollins et sa capacité à produire de longs solos sans répétition et sans jamais la moindre défaillance. Définitivement, qu'il s'agisse de Bill Clinton, enflammé au saxophone ténor, ou de Barack Obama, décorant les grands maîtres de la Culture américaine, force est de constater que les Présidents américains ont, par leurs penchants attendrissant pour le Jazz, une classe certaine.   


Par Mathieu Beaufrère