Dos gardenias para ti . . .







Dos gardenias para ti .  .  .

Deux gardenias pour toi
Avec elles je veux dire ,Je t'aime, je t'adore, mon chéri..
Portes leurs toute ton attention
Parce qu'ils sont ton coeur et le mien..."



Le boléro fabuleux,"Dos gardenias " par Ibrahim ferrer pour MB, de la part de CP.

Sonny rollins

 Il y a quelques semaine se tenait à New York le 15ème Jazz Awards Gala 2011.



Lors de cette cérémonie, organisé par la Jazz Journalists Association, les 400 membres journalistes de presse écrite, radio et web, photographes, vidéastes et cinéastes à travers le monde ont récompensé le saxophoniste Sonny Rollins du prix de musicien de l'année. A 80 ans, l'heure de la retraite n'a pas encore sonné pour le Colossus ! MB/CP

Bill Evans Trio : L'interplay



Libéré en 1954 de ses obligations militaires, Bill Evans est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal. On l’imagine tel Robert De Niro, rasé de près, raie sur le côté et cigarette au bord des lèvres, marchant sur un boulevard en liesse à la recherche d‘un club de jazz… Mais passé la foule en délire, le garçon n’a plus rien d’un Doyle style Martin Scorsese. Avec ses traits secs et son regard d’acier, dissimulé tant bien que mal derrière de grandes lunettes carrées, Bill ne porte pas de chemise hawaïenne.  

George Russel est son premier mentor dans le monde du Jazz. Le compositeur fait appel à ses qualités de pianiste, instruments inculqué par ses parents mélomanes, pour l’enregistrement de l’album The Jazz workshop (1956).

 Les bases sont bien fixées, et le jeune pianiste ne tarde pas à prendre son envole. La même année, il signe sous son propre nom, pour le label Riverside, New jazz conceptions en trio avec le contrebassiste Teddy Kotick et le batteur Paul Motian. Le titre de l’album est prophétique. Si Bill Evans n’est pas encore arrivé au bout de son cheminement musical, il impose ses balises de reconnaissances et affirme sa technique d’harmonisation novatrice. 

Le talent commande la renommé et le pianiste devient un des sideman les plus demandé. Nombreux sont ceux qui frappent à la porte du jeune prodige. 

En tant que travailleur acharné, il développe son propre trio en marge de cette nouvelle activité. Avec le contrebassiste Scott LaFaro et le batteur Paul Motian, le pianiste enregistre Everybody digs Bill Evans (1958) et On Green Dolphin Street (1958). En 1959, il trône dans le sextet régulier de Miles Davis au côté de John Coltrane et Cannonball Adderley. La rencontre fait mouche. Les conceptions harmoniques de Bill Evans et l’évolution musicale du trompettiste vers un jazz modale donnent naissance au célèbre Kind of Blue (1959). 

Malgré les collaborations prestigieuses qui s’enchainent, l’heure est encore à l’exercice et le pianiste peaufine son travail de composition. Le trio de 1958, prend vite l’allure d’un laboratoire musical. Avec Portrait in jazz (1959) et Explorations (1961) les trois partenaires prennent le large et larguent les amarres avec la tradition. Les enregistrements mythiques du Village Vanguard de New-York : Waltz for Debby et Sunday at the Village Vanguard (1961) apparaissent comme une étoile dans la galaxie du Jazz. 

Avant Bill, contrebassiste et batteur avaient un rôle d’accompagnement. Ils étaient au service de la vedette. Après Bill Evans, les conventions sont rompues. Le trio se livre à une véritable improvisation à trois. Le discours du pianiste révèle une couleur harmonique inspiré des compositeurs français Fauré, Debussy et Ravel. Dans son travail de composition, Evans privilégie la partie médium de son clavier afin de laisser libre chant au jeu de basse de son contrebassiste. Chaque musicien entre en synergie avec ses partenaires au service d‘une mélodie à l‘extrême sensibilité. Le changement semble indolore mais le bouleversement est grand ! L’interplay est né. 


Avec cette révolution musicale, Bill Evans ouvre grand les portes du Jazz Moderne et trace la voix de nombreux Jazzman après lui. 






Malheureusement, dix jours après l‘enregistrement au Village Vanguard, Scott La Faro trouve la mort au volant de sa voiture, sa contrebasse à ses côté. Bill Evans est marqué à vie par la mort de son ami et plonge la tête la première dans l’héroïne puis la cocaïne. Meurtrit, le pianiste poursuivra sa carrière au grès des producteurs, pour le meilleur (Homecoming 1999) et pour le pire (Bill Evans, his piano and orchestra, play the theme of the V.I.P.s and other great songs 1963


Par Mathieu Beaufrère

Appel à des Etats Généraux du Jazz en France

A l'attention de Monsieur Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture.

Les liens particuliers que la France a tissés avec le jazz remontent aux premières heures de cette musique ; aux compositeurs Claude Debussy, Maurice Ravel ou Erik Satie qui ont trouvé dans ce genre nouveau une source d'inspiration fertile, au triomphe de Joséphine Baker et Sidney Bechet à Paris dans les années 1920 et puis, au milieu des années 1930, à la création du Quintette du Hot Club de France avec Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. La Libération a vibré au son des orchestres swing de l'armée américaine, alors que le be-bop était déjà en marche, et certains de ses plus grands représentants sont venus trouver chez nous un refuge salutaire (Don Byas, Bud Powell, Kenny Clarke...) et ont ainsi favorisé les échanges avec des musiciens français qui n'ont pas tardé à s'emparer de ce nouveau langage. La France a aussi été une terre d'accueil privilégiée pour de nombreux hérauts du free jazz et, grâce à la diversité de sa société, elle a donné au jazz-fusion quelques-uns de ses meilleurs instrumentistes. Depuis, le jazz en France a connu un essor qui ne s'est jamais démenti, avec ses courants, ses influences, sa marginalisation puis ses soutiens, ses hauts, ses bas... 

Aujourd’hui cette musique traverse pourtant une crise profonde. Nous sommes bel et bien à la croisée des chemins, et c'est à nous (musiciens, fédérations, associations, écoles, producteurs, journalistes...) de prendre la mesure des enjeux et d'engager le débat qui s'impose.

En effet, les musiciens de jazz sont dix fois plus nombreux qu'il y a vingt ans, en particulier les jeunes issus des écoles de(s) jazz et des musiques improvisées qui se sont multipliées. Or l'environnement professionnel dans lequel ils tentent de s'insérer s'est considérablement détérioré. Les droits sociaux des artistes ont fondu, marginalisant des centaines d'artistes depuis les directives de 2008. Les producteurs - du moins ceux qui n'ont pas mis la clef sous la porte - ne parviennent plus à vendre de disques. Les salles comme les festivals sont soumis à des contraintes budgétaires toujours plus insurmontables et ont, par conséquent, de plus en plus de mal à refléter et relayer la très grande diversité du jazz français. Il en va de même de la presse spécialisée. Le jazz perd chaque année en visibilité, englobé qu'il est dans les "musiques actuelles" dont il est la grande oubliée.

Cette situation est d'autant plus inacceptable que le jazz n'a jamais été aussi riche et foisonnant. Qu'ils s'inscrivent dans une démarche de préservation ou de relecture des traditions et du répertoire, d'échanges internationaux, de métissages, d'expérimentation ou d'innovation, les musiciens français continuent de faire vivre cette musique à travers tout le pays dans un sentiment de résistance allant croissant, en s'efforçant de créer les conditions du renouvellement d'un public avide de partager cette expérience unique. Dans leur grande diversité, ils constituent aujourd'hui un patrimoine national tout autant que de multiples foyers de création qu'il est impératif de soutenir, tout comme il est urgent de soutenir l'ensemble de la filière qui les fait vivre ; les fédérations, les associations, les producteurs, les programmateurs, les diffuseurs, les écoles, les médias et les sociétés civiles.

C'est pourquoi nous demandons solennellement à monsieur Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, d'organiser la tenue d'états généraux du jazz afin de redéfinir ensemble, avec tous les acteurs de cette filière, les politiques que nous voulons voir mises en œuvre pour assurer la survie d’un secteur musical qui fait partie intégrante de notre paysage culturel, mais qui risque fort de s’appauvrir jusqu’à disparaître si rien n’est fait en sa faveur.

• Ont participé à la rédaction de ce texte :
Leïla Olivesi, Ronald Alphonse, Nicolas Bongrand, Ann Ballester, Pierre-Antoine Clamadieu, Marion Rampal, Laurent Coq, Jean-Marie Bellec, Vincent Bessières, Alex Dutilh, Daniel Sabbagh, Michèle Simon.

Pétition En Ligne: http://t.co/dOUz7YR